C’est la condition de la femme que Maggie O’Farrell expose dans ce roman, à une époque où les femmes de rang étaient des ventres, où les hommes avaient le droit de vie ou de mort sur leurs épouses, leurs sœurs, sur les femmes dans leur ensemble.
La vie de la communauté s’articule autour de l’école maternelle, chargée du passé de dizaines d’enfants aujourd’hui absents. Dans ces locaux tout est petit, à l’image des êtres qui les peuplaient. Tout ici tourne autour du souvenir des enfants perdus, sur lequel les parents endeuillés veillent tranquillement. Ils chérissent et maintiennent en vie la mémoire de ces êtres si chers à leur cœur.
Ce roman, prix Nobel en 1954, n’a peut-être jamais été plus actuel.
« Home » est en apparence le récit d’un homme qui, de retour de la guerre, traverse les États-Unis pour rentrer chez lui. Derrière la simplicité trompeuse de l’histoire, Toni Morrison reprend les thèmes qui lui sont chers : le racisme, l’esclavage, le ségrégationnisme, la guerre, le déracinement.
Claire Keegan, écrivaine irlandaise largement primée, revient sur le triste passé de son pays qui jusqu’en 1998 enfermait les filles mères, les séparant de leurs bébés et les réduisant pratiquement à l’esclavage. Dès le premier paragraphe, elle conquiert son lecteur par la poésie de son écriture.
Un magicien, son assistante et un maître de cérémonie: un trio phénoménal se produisant un été sur la jetée de Brighton. Un monde au bord de la transformation, un temps où le divertissement ne pouvait passer que par la scène, juste avant l’installation du petit écran dans les foyers.
Les trois cousines encore enfants dans « Etés anglais » sont maintenant à l’aube de l’âge adulte et bien décidées à poursuivre leurs rêves à Londres, loin de la maison familiale du Sussex où elles vivent depuis le commencement de la guerre.
Malgré la menace, la vie se poursuit dans cette grande fresque familiale typiquement anglaise.
Lorsque le jeune Ray Takahashi rentre de la guerre, plein d’espoir en l’avenir, il ne retrouve rien dans sa Californie natale de ce qu’il y avait laissé en s’engageant. Christian Kieffer revient sur ce pan méconnu de l’Histoire : en 1942, suite à l’attaque de Pearl Harbor, un sentiment de défiance naît aux États-Unis envers les familles immigrées ou d’origine japonaise. Celles-ci sont emmenées et enfermées dans des camps, où elles resteront jusqu’à la fin de la guerre.
« Nickel Boys » est une histoire forte basée sur un fait véridique : la découverte macabre faite en 2013 de corps enterrés dans le bois adjacent à une école disciplinaire de Floride. Pour ce récit édifiant imaginé sur fond du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis, Colson Whitehead reçoit pour la deuxième fois le prestigieux prix Pulitzer.
Délicieuse découverte que ce petit livre vert. Olga Togarczuk, romancière polonaise lauréate du Prix Nobel, dévoile avec une apparente simplicité ce conte philosophique se déroulant au 17ème siècle, prétexte à soulever des questions toujours pertinentes quatre cents ans plus tard.